Voici presque dix ans, le film Le dernier samouraï (2003) d’Edward Zwick m’apparaissait comme un charmant conte américano-japonais moderne, situé dans la période charnière de l’histoire du Japon, aux débuts traumatisants de l’ère Meiji. Le capitaine Nathan Algren apparaissait sous les traits rassurants d’un self made soldier, incarné par Tom CRUISE, appréciant les Japonais à l’ancienne comme d’autres héros de films aimaient les loups, les tribus et les formes primitives de l’anthropologie humaine, une espèce d’antiraciste surgi en pleine ère coloniale, qui aimait les squaws portant kimono. Ayant massacré des Indiens sur ordre et ne s’en remettant pas, il aurait pu carrément tomber amoureux des Aïnous, si le cinéaste Edward ZWICK avait osé un tel défi. WATANABE Ken était assez beau, en dernier samouraï ; on voyait son personnage (KATSUMOTO) attaché à un idéal impérial et féodal démodé mais émouvant, comme un Occidental de 1876 qui se serait habillé en Du Guesclin pour mourir en brave. Il aimait les tigres, chantait du Shomyo et dominait un fief « bio » avant la lettre. En 2008, j’avais même visité le magnifique sanctuaire ENGYO-JI, près d’Himeji, pour retrouver les lieux où le capitaine était conduit jusqu’à son aimable geôlier par son prochain compagnon de combat, auquel il trouverait un surnom tellement élégant : « Ben ». Et vraiment, sans le recours aux livres d’histoire, j’aurais pu traverser un mirage aurévillien, confondre KATSUMOTO et l’abbé de La Croix-Jugan, le dernier des Mohicans, ou encore Wotan avant d’être brûlé par Brünnehilde.
Engyo-ji : Katsumoto et Algren
Engyo-ji visité en 2008
Engyo-ji
Continuer la lecture de Dernier samouraï, derniers Mohicans, derniers loups.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.