La Tokyo Sky Tree ou l’arbre des cieux de Tokyo

    La Maison de la culture du Japon à Paris consacre une exposition à Junzo Sakakura, disciple japonais de Le Corbusier. De récentes publications ont souligné l’importance, pour le Japon, de ce maître moderne de l’architecture, de l’urbanisme et de l’habitat. Mais aujourd’hui, il faut reconnaître que les plus grands architectes se trouvent au Japon plutôt qu’en France. La « Tokyo Sky Tree » (東京スカイツリー, littéralement « arbre des cieux de Tokyo »), est une démonstration éloquente du savoir-faire et de la maîtrise technique dont les Japonais sont capables.

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Lanternes d’Akita

   Le mois d’août est au Japon le plus peuplé de festivals, les fameux matsuris, de cérémonies, commémorations et anniversaires. Le nord du Tohoku n’y échappe pas. La ville d’Akita, de 323 000 habitants, organise du 3 au 7 août le Kanto matsuri, le festival des Lanternes. Le mot kanto (rien à voir ici avec le département de Tokyo !) renvoie d’une part à une grande perche en bambou (kan) et d’autre part à la lumière, la lanterne (to).

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Des roses pour un poète

      Le fait est que, surnommé « le Rimbaud japonais », Nakahara Chuya (1907-1937) m’a d’abord parlé par son illustre photo. D’elle un livre pourrait être tiré, comme un chant du siècle miné par une ballade interrompue. Fleur du printemps, fleur d’hiver : le gamin de génie n’avait pas plus tôt élevé ses premiers recueils (Enfance, Shonenji ; L’Automne des adieux, Eiketsu no asa), suscité l’admiration de ses pairs, de Oôka Shohei à Kato Shuichi, qu’une méningite l’emporta, aussi rapide qu’une fleur qui meurt à son instant le plus beau. En partant, il légua à une génération bientôt sacrifiée des poèmes d’amour et de mort qu’elle se réciterait en y cherchant des consolations et des consonances à la tristesse de son destin.

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Roses pour le poète

A Nakahara Chuya, mort à trente ans

Sous le chapeau noir de ta mélancolie
Mon petit japonais, petit, petit,
Tes yeux voient ta mort en ton enfant mort
Fumiya petit, petit.
Ton œil droit soulève la mer des poèmes
Ton œil gauche plus sombre que la mort
Porte la souffrance du fils et du père.
Ta bouche à dix-huit ans c’est le silence
Du Japon qui sait l’impermanence,
Et des fleuves qui filent en pleurant,
Le regard du cœur s’y scelle
Pour te sauver t’aimer.

 

  • De Nakahara Chuya, lire : « Poèmes« , traduits du japonais par Yves-Marie Allioux, Editions Philippe Picquier, 2005.
  • On lira aussi l’intéressant article de Kawamura Hatsuho : « L’évolution de la poésie de Nakahara Chuya des années 1920 à 1930 ». Japon Pluriel 8, 2008, p. 157-166.

L’Université de Sapporo

Hokkaido est la grande île du Nord du Japon.

      De la montagne à skieurs, du traking et autres activités sportives expliquent l’intérêt que lui portent en général les touristes européens et américains. Hokkaido risque de décevoir la quête d’authenticité et de témoignages anciens qui caractérise les voyages au Japon. Quant à Sapporo, bâtie en 1868, détruite en 1945 et reconstruite ensuite, cette ville moderne compte aujourd’hui deux millions d’habitants, qui seront reliés en mars 2016 à Honshû par un Shinkansen qui facilitera les voyages jusqu’à Tokyo. Certains visiteurs assurent que Sapporo présente des points communs avec Montréal (la température, la neige, le passage souterrain d’environ trois kilomètres, qui longe l’artère principale, etc.)

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Namahage

   Les contes traditionnels japonais sont envahis d’ogres, d’ogresses, de démons, de sorcières, d’esprits malins et vengeurs, types de pretas et force tengus. Il n’est que de lire « Cent ogres dans la nuit » (il n’en fallait pas moins) pour rencontrer de charmants exemples de ce folklore magique et noir dont des mangas et des films d’animation ressaisissent la mémoire enfouie sous les apparents conforts de la modernité.

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Onsen d’Enfer

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     Comme le savent ceux qui ont eu la chance de séjourner assez durablement au Japon, la cuisson humaine y forme une puissante et rougeoyante originalité. Une quarantaine de degrés et plus vous accueillent dans ces fameux onsen dont le nombre tourne autour de 2300, parmi lesquels le plus ancien aurait trois mille ans. Pratiques thermales, les sources d’eau chaude naturelle sont également appréciées des moines, qui en font un rituel de purification.

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